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Médaille d'argent pour Alex BAEHR au mondiaux Masters en salle
Championnats du monde en salle Masters, Mars 2017 à DAEGU (Corée)
Alexandre BAEHR obtient une belle médaille d'argent au lancer du poids dans la catégorie M40 avec 12m84 sa meilleure marque de l'hiver.
Son résumé de l'évènement:
J'avais pour ambition de bien figurer lors de ces championnats organisés aux antipodes, sachant que la concurrence serait sans doute un peu moindre qu'en Europe. Bien m'en a pris, puisque le meilleur mondial, l'allemand Andy Dietmar (+ de 18m) a choisi de ne pas défendre son titre que personne n'est en mesure de lui contester ! Le concours était donc assez ouvert, mais d'un niveau plus compacte. Etant en fin de catégorie (44 ans cette année, je passerai chez les 45 ans l'an prochain), je savais pertinemment que les « jeunes » de 40 ans seraient sans doute plus performants, car il est certain qu'à partir du moment où l'on rentre chez les Masters, un nouveau défi sportif s'impose, celui de lutter contre les blessures et la régression des performances.
Privé de stade en raison d'un planning professionnel incompatible avec les horaires d'entrainement du club, j'ai cependant pu suivre un entrainement régulier dans des créneaux horaires plus tardifs au sein des installations du Phare. Essentiellement axée sur un programme de musculation, ma préparation manquait malheureusement de séances techniques, impossibles en hiver pour les raisons que tout le monde connait. Les quelques concours que j'ai pu réaliser entre janvier et février n'ont pas été probants, tant les performances réalisées ne correspondaient pas à mes attentes. Mais une compétition reste une compétition, et la vérité d'un jour ne se programme heureusement pas à l'avance. Je suis donc parti en Corée avec la quatrième performance d'engagement théorique.
Souhaitant mettre toutes les chances de mon côté, je suis arrivé à Séoul le 15 mars dernier, pour un concours programmé le 23. Il était hors de question de ne pas pouvoir défendre mes chances en raison d'un décalage horaire mal digéré ! Après une adaptation réussie au cours des 3 jours passés dans la capitale coréenne, je me suis donc rendu à Daegu, site de la compétition, le dimanche 19 mars accompagné de mon préparateur physique Max Bourquin.
Les 3 jours suivants m'ont permis de prendre « la température » de l'événement, superbement organisé par des asiatiques consciencieux et très à cheval sur la présentation et le protocole. La cérémonie d'ouverture du dimanche 19 mars reste encore gravée dans ma mémoire, et quelle fierté de pouvoir défiler pour son pays, dans cette magnifique salle pleine à craquer.
Le jour de MA compétition arrive enfin en ce jeudi 23 mars. Une surprise inquiétante attendait les concurrents de cette finale du lancer de poids M40...Les coréens, soucieux de bien faire, avaient jugé plus présentable de peindre le plateau de lancer, le laquer et le cirer !!! Résultat catastrophique pour les athlètes évidemment, puisqu'il nous était quasiment impossible de sentir nos appuis tant le surface était glissante. Mon premier essai m'a confirmé ce constat malheureusement, et j'ai préféré le mordre plutôt que d'être crédité d'une performance aussi ridicule qu'inacceptable.
Ma seconde tentative n'a fait qu'accroître mon malaise puisqu'il m'était impossible de pousser sur ma jambe arrière... celle-ci se dérobait inexorablement dans le final, et je finissais systématiquement à quatre pattes sur ce cercle maudit, plus adapté au patinage qu'à l'athlétisme ! J'ai tout de même assuré un jet au-delà des 11m, me garantissant les 3 essais supplémentaires. C'est au quatrième essai que l'australien (qui lançait en rotation) parvint à dépasser la ligne des 12m. Distance que je dépassais à mon tour juste après lui. J'étais à ce moment là médaillé de bronze, mais l'argent me semblait accessible et j'ai enfin réussi lors du cinquième essai à trouver des appuis me permettant de m'exprimer un peu mieux pour réaliser 12m81.
Rassuré et débridé, j'améliore même ma marque sur le dernier jet (12m84), laissant mon concurrent direct à plus de 40cm. Le vainqueur et champion du monde est un autre français, Grégory Bottier, que je savais intouchable avec un record à 15m50. Il ne réalise au final « que » 14m20, confirmant que les installations coréennes inappropriées ont fait perdre de 1m à 1,50m à tout le monde. Je suis donc satisfait de ma performance proche des 13m dans ces conditions, et surtout de ma belle médaille d'argent acquise non sans mal lors de ce championnat du monde.
J'aimerais maintenant, si mon tendon d'Achille me le permet, revenir sur ma discipline de coeur et de prédilection, à savoir le décathlon. On ne se refait pas, et l'athlétisme sous toutes ses formes me manque, c'est la passion de ma vie ! C'est un nouveau défi que j'essaierai du mieux que puisse relever, et je sais pertinemment quels sacrifices m'attendent... mais n'est-ce pas là ce qui fait le charme de notre si beau et si noble sport ?!